Espace de réflexion et de partage, les ateliers avec les autorités administratives au niveau départemental tentent de trouver des solutions spécifiques et concrètes aux problèmes qui persistent dans le champ de la lutte contre les discriminations sexistes et les violences sexuelles faites aux enfants.

La nouvelle gamme d’activités dans le cadre de la mise en œuvre du projet de renforcement du cadre de protection des enfants a concerné les autorités administratives départementales des zones du projet. Ainsi quinze d’entre ces autorités ont été, à chaque fois, conviées à contribuer au renforcement de l’application du cadre juridique de protection des enfants par leur implication accrue. Il a été ainsi à Bafoussam le 19 avril pour le département de la Mifi, à Fundong le 12 mai pour le Boyo et à Foumban le 23 mai pour le Noun. Présidé par le préfet entouré des responsables des services déconcentrés au niveau départemental concernés par la protection de l’enfance, l’atelier s’est articulé autour de deux points forts.

Moment d’exposé et d’échange

La phase protocolaire, constituée du propos liminaire introductif, de l’allocution d’ouverture et de l’exécution de l’hymne national, a conduit à l’exposé du coordonnateur technique du projet sur l’état d’avancement du projet  (actions, acquis et difficultés et doléances) ainsi que les innovations du Code pénal. Il en ressort que les actions réalisées dans le cadre de ce projet ont une triple orientation (prévention, plaidoyer et aide directe aux victimes) avec des résultats perceptibles au rang desquels la réduction des tabous autour des violences sexuelles matérialisée par une augmentation croissante du taux de dénonciation des cas (de 2015 à 2016 environ 4 473 cas dénoncés) ; la grande mobilisation populaire et citoyenne des leaders dans les communautés via la prise de moult initiatives d’éducation et de prévention. Sur le plan juridique, non seulement la promulgation du nouveau Code pénal corrige plusieurs défaillances constatées, mais aussi et surtout l’adoption des bonnes pratiques par des acteurs de la chaine pénale est favorable au renforcement de la répression et à la protection des victimes lors des procédures judiciaires. D’autres affects des interventions concernent le développement des bons comportements par les parents pour l’encadrement de leur enfant victime ainsi que l’amélioration de l’offre de prise en charge offerte par les structures publiques et privées d’accompagnement des victimes via leur participation aux rencontres des chaines d’acteurs mises sur pied dans les départements.

Solutions aux doléances présentées

Les différentes autorités présentes lors de ces ateliers ont signifié leur désir d’apporter des solutions idoines aux doléances du CIPCRE tout en l’encourageant à se rapprocher des décideurs pour parfaire la collaboration. Il a été fait mention de la création d’une task force pour renforcer la synergie d’action pour la protection des enfants au niveau départemental. Lors de ces rencontres de la task force, d’autres problèmes touchant l’enfant pourraient trouver solution. L’autorité départementale a réaffirmé son implication pour la création d’un environnement social, économique et juridique protecteur des enfants contre les discriminations sexistes et violences sexuelles faites aux enfants malgré les problèmes spécifiques tels que le faible nombre de décisions administratives protégeant les enfants et la non- application de celles prises ; la connaissance insuffisante des nouvelles dispositions du code pénal relatives à la lutte contre les discriminations sexistes et les violences sexuelles ainsi que les failles qui subsistent ; l’impunité des parents qui cèdent aux arrangements à l’amiable : aucune sanction sur le plan judiciaire ou administratif ; la non-existence d’une plate forme multi-acteurs impliquant les autorités administratives pour faciliter les jugements supplétifs d’acte de naissance aux enfants sans existence légale ; pas de mesures strictes de surveillance de l’accès des enfants dans les établissements de tourisme et de loisirs ; les codes de bonne conduite à l’usage des acteurs des communautés éducatives du primaire et du secondaire n’ont pas encore été validés par les ministres concernés, alors même qu’ils sont considérés comme de puissants outils de prévention ; une synergie insuffisante entre les acteurs locaux pour la prise en charge des enfants victimes de violences sexuelles…