Le village Baham a bénéficié des prestations théâtrales de la TIM et du club théâtre du lycée de Poumze à l’occasion de la fête de l’unité 2016.Des problèmes sociaux de première importance ont été mis sur scène et présentés au public, ravi.

La Troupe théâtrale d’Intervention Mobile (TIM), constituée de jeunes élèves et étudiants sélectionnés parmi les volontaires des établissements scolaires de Bafoussam et le club théâtre du lycée de Poumze (Baham) ont organisée le jeudi 19 mai 2016 dans le village Baham et précisément au hangar du carrefour MAGUEM des prestations théâtrales au profit des populations de ce groupement. C’était à l’occasion de la 44ème édition de la Fête de l’Unité.

Les membres de la TIM, au nombre 12 membres dont 05 filles étaient supervisés par 03 encadreurs du CIPCRE, et ceux du club théâtre du lycée de Poumdze, au nombre de 14 membres dont 5 filles encadrés par 04 responsables du lycée de Poumze

LES DIFFERENTES SAYNETES

Introduit par 02 jeunes de sexe féminin dont une membre de la TIM et une autre du club théâtre, le programme a commencé par le mot de bienvenue d’un responsable du lycée de Poumze et s’est poursuivi la présentation du CIPCRE et ses différents domaines d’activités. A la suite de ces interventions, la TIM s’est directement déployée sur scène pour sa prestation centrée sur une séance de répétition du défilé à l’occasion de la fête de l’unité au Cameroun : des élèves boycottent le défilé sous prétexte qu’il n’a pas d’importance. A l’évidence, ce boycott montre le déficit de patriotisme que l’on rencontre chez certains jeunes. L’objectif affirmé de la saynète est dès lors de faire comprendre que le défilé est plus qu’une simple parade ; qu’il est un acte patriotique et un acte d’engagement et d’implication en faveur de l’unité et l’intégration nationales.

Par la suite, une composition poétique invitant les camerounais à s’unir pour une paix durable a été présentée par 3 jeunes du club théâtre, suivie d’une autre scène de la TIM sur « le rôle des chefferies dans la lutte contre le tribalisme ». Suite à un problème de terrain opposant deux voisins (dont l’un autochtone et l’autre étranger au village) et présenté à un chef traditionnel, le verdict est rendu de manière objective, malgré le vœu d’un fils du village qui désirait être favorisé et voir l’étranger expulsé du village. La décision de l’autorité traditionnelle qui contraint l’autochtone à libérer la parcelle de son voisin étranger, sonne comme une invitation des camerounais à dépasser l’esprit de tribalisme et la discrimination pour promouvoir l’unité, l’acceptation et la valorisation de toutes les tribus.

Une deuxième prestation du club théâtre a été axée sur les notes sexuellement transmissibles. Cette scène a présenté un enseignant et ses élèves dont certaines ne travaillent pas véritablement en classe, et comptent offrir leurs services sexuels à leur enseignant en échange de bonnes notes. La réaction de cet enseignant qui ne cède pas à cet acte immoral montre que l’on peut refuser la facilité, la paresse, le favoritisme, la corruption et rechercher dans la dignité, la transparence, l’effort et l’amour du travail.

Une saynète sur la discrimination entre anglophones et francophones a aussi été présentée par la TIM. Ici, une maman est en colère contre son fils qui côtoie un ami anglophone qui d’après elle, va « réfléchir à gauche » et entrainer son fils dans la même lancée. Cette scène invite à briser les préjugés, à dépasser des formes sournoises d’exclusion sociale et de marginalisation pour considérer nos différences comme des sources d’enrichissement pour une meilleure intégration nationale.

La dernière saynète intitulée Le sage pris à son propre piège a été présentée en langue vernaculaire par le club théâtre. Un homme très sage décide que sa fille aura pour époux un homme aussi sage que lui. A tous les prétendants de sa fille, il demande comme dot une chèvre qui n’est ni mâle, ni femelle. Après plusieurs prétendants qui se cassent les dents sur cette exigence impossible à satisfaire, un sage comme lui accepte de satisfaire la condition et demande à son futur beau-père de venir ni le jour, ni la nuit récupérer la chèvre laissée par son grand-père à sa mort. Le Monsieur ne pouvant s’y rendre ni le jour, ni la nuit a donc comprend que ce prétendant est aussi sage que lui et lui accorde la main de sa fille.

Echanges

Au terme de ces prestations, un échange a eu lieu avec le public avec, comme lots à disposition, de petites récompenses pour les gagnants. Des questions ont été posées aux uns et aux autres dans l’optique de nous assurer que les messages contenus dans les différentes saynètes ont été bien retenus : la TIM comme le club théâtre du lycée de Poumdze ont voulu, à travers leurs saynètes, interpeller la population jeune et adulte à lutter contre les fléaux sociaux qui minent le Cameroun à l’instar du tribalisme, de la corruption, du favoritisme et de la facilité et de la paresse qui gagnent du terrain d’une part ; et d’autre part, inviter tout un chacun à comprendre que l’unité et l’intégration nationale sont le gage le plus sûr pour la paix et le développement durable.