Les autorités et acteurs clés de l’Arrondissement de Yaoundé 2 ont dit oui au Projet de Renforcement  du système de protection de l’enfant et promotion des compétences de vie courante chez les jeunes et adolescents en milieu scolaire et extrascolaire de l’arrondissement de Yaoundé 2 » (RESPEC-VIE), lequel est mis en œuvre conjointement par CIPCRE et ALVF avec l’appui technique et financier d’UNICEF–CAMEROUN. C’était le 8 novembre 2019 à l’occasion de la réunion de présentation dudit projet qui a réuni 110 personnes dont 45 femmes et 66 hommes à la salle des conférences de l’Hôtel SOMATEL.

 Photo d’ensemble

            Il était alors question, de contribuer à l’appropriation effective du projet RESPEC-VIE par l’ensemble des parties prenantes en les amenant à comprendre l’importance et les enjeux de la protection des enfants ainsi que la promotion des compétences de vie courante chez les adolescents. L’ambition était aussi de susciter des synergies entre ces acteurs et les porteurs du projet dans une dynamique de collaboration fructueuse pour la réalisation des droits de l’enfant.

Sous la présidence du Sous-Préfet de l’Arrondissement de Yaoundé 2, la réunion a été modérée par un duo bilingue de jeunes impresario donc la prestance et l’efficacité ont marqué plus d’un, démontrant à quel point les jeunes sont capables si on leur fait confiance.

D’ailleurs dans les différents discours qui ont ponctué la phase protocolaire, les trois personnalités qui ont pris la parole n’ont pas manqué de marteler le fait que le projet RESPEC-VIE doit être d’abord celui des jeunes pour lequel ils ont appelé à s’y impliquer activement.  Dans son mot de bienvenue, M. Yannick Ayissi, Maire de la commune d’arrondissement de Yaoundé2, a adressé ses félicitations aux porteurs du projet à savoir ALVF et CIPCRE, mais surtout à UNICEF pour son soutien constant et sans faille à la cause des droits de l’enfant au Cameroun. Il a reconnu l’ampleur des violences envers les enfants au sein de sa commune et a regretté que ces derniers ne soient pas suffisamment outillés pour faire face à ces violences ainsi qu’à d’autres défis qui s’imposent à eux au quotidien.

 Mot de bienvenue du Maire

A la suite du Maire, le représentant d’UNICEF Cameroun a rappelé le contexte dans lequel intervient le projet marqué entre autre par la célébration du 30ème anniversaire de la Convention Relative aux Droits de l’Enfant. Pour lui, ce projet offre l’opportunité de renforcer les synergies et d’apporter une réponse multisectorielle (nutrition, santé, eau, hygiène et assainissement, protection, éducation) aux problèmes auxquels font face les adolescents. Tout en saluant le travail et l’engagement de l’ALVF et du CIPCRE, l’orateur a souligné les résultats obtenus par ces deux organisations au courant de l’année 2018 notamment la prise en charge de 293 enfants victimes de violence et d’abus sexuels, soit 234 filles et 59 garçons. Avant de clore son propos, il a félicité le Maire pour toutes ses actions menées en faveur de la jeunesse, tout en souhaitant que ce modèle soit capitalisé pour faire de la Commune de Yaoundé 2, une Commune amie des enfants, des jeunes et adolescents.

Allocution de Monsieur le Représentant d’UNICEF-Cameroun

Dans son allocution d’ouverture, le représentant du Sous-Préfet a rendu un hommage qu’il considère de mérité à UNICEF-Cameroun pour son travail en faveur des droits de l’Enfant. Tout en reconnaissant également l’ampleur des violences envers ces enfants dans son arrondissement, il a déroulé le chapelet des réalisations du gouvernement en matière de protection à travers le travail conjoint de certains départements ministériels ainsi que les activités législatives du parlement Camerounais. Il a surtout appelé ses collaborateurs des services déconcentrés de l’Etat à prêter main forte à la mise en œuvre du projet pour que celui-ci produise les effets escomptés auprès des enfants et les adolescents.

La phase technique qui a suivi les allocutions a consisté à la présentation du projet proprement dit, précédée par des témoignages d’enfants victimes et un panel de discussions de jeunes sur les réalités qu’ils vivent au sein des quartiers. Devant une foule médusée par la profondeur des propos et la véracité des faits relatés, les enfants et les jeunes ont démontré à quel point le projet est important pour eux. D’ailleurs, le paquet d’activités à mettre en œuvre par le projet qui a été présenté était en adéquation parfaite avec les réalités relatées et mises en scène par ces jeunes.

Les échanges avec le public, animés par Mme Haingo de l’ALVF et M. FOKA du CIPCRE, ont permis de mener des réflexions sur des aspects importants tels que  la prise en compte du bilinguisme, la nécessité de réaliser une cartographie des zones à risques, la possibilité de collaborer avec les CMPJ pour la formation des enfants victimes identifiés, la prise en charge des victimes qui fréquentent dans l’arrondissement du projet venant d’ailleurs. Pour Mme Carelle YEDJO le projet « est vraiment une bonne initiative qui pourrait contribuer à sauver la vie de nos enfants et leur permettre de pouvoir contribuer au développement de notre pays.»

Au terme de la réunion, les acteurs clés présents ont formulé des recommandations dont les plus importants ont été les suivantes : élargir le projet dans d’autres arrondissements, renforcer les capacités des chefs de quartiers, impliquer le conseil communal de la jeunesse et la délégation d’arrondissement de la promotion de la Femme et de la Famille, mettre sur pied et animer une plate forme communale de toutes les parties prenantes au projet. Aussi, des engagements pertinents ont été pris par les participants pour marquer leur adhésion au projet. On a noté entre autres : sensibiliser les associations de jeunes dans les quartiers sur les violences, la Gestions de l’hygiène menstruelle, la consommation de la drogue et de la prostitution (leaders d’associations de jeunes) ; promouvoir la parentalité positive (chefs traditionnels et leaders religieux). De manière spécifique les unités opérationnelles de police et de gendarmerie (commissariat du 8ème, commissariat spécial, brigade de Tsinga)  présents se sont engagées à soutenir le projet à travers une collaboration active pour la répression des auteurs de violences envers les enfants. Ces engagements  ont confirmé les bonnes impressions que les participant-e-s ont témoigné à la fin de la réunion, marquées par un satisfécit général. C’est le cas de Sa Majesté Mounchikpou Abdel, Chef de 3ème degré Briqueterie,  qui déclare que : « mes impressions sont très bonnes dans mesure où il y a eu un très grand engouement. Les chefs traditionnels ont une fois de plus promis d’apporter leur contribution à la réussite de ce projet. On a aussi vu que la population a marqué son accord pour ce projet »