Programmes

AGriculture Durable, Entreprenariat et Hygiène Communautaire (PADEHCOM)

 

Greffage d’un plant d’avocatier

1. Contexte général et justification de la mise en place du programme

Le Programme Agriculture Durable, Entreprenariat et Hygiène Communautaire (PADEHCOM) est l’un des programmes opérationnels du RIDECOP-2 (2021–2023). En continuité avec RIDECOP-1 (2018–2020), il s’inscrit dans un contexte marqué par la baisse de fertilité qui est la résultante d’une combinaison d’actions notamment le lessivage des sols par les eaux de ruissellement, la coupe incontrôlée de bois, le surpâturage, les feux de brousse et l’utilisation abusive des engrais et pesticides de synthèse. La généralisation de l’utilisation des herbicides lors des secondes campagnes agricoles (juillet–septembre) pour la culture du haricot reste très préoccupante. Même si dans les villages pilotes, on note un abandon progressif des intrants de synthèse, le problème reste entier dans les nouvelles zones d’intervention où il est urgent de promouvoir les bonnes pratiques agricoles connues. En effet, dans ces zones, l’herbicide systémique, en l’occurrence le glyphosate vulgairement appelé « cassetout », est particulièrement indexé. L’une des conséquences, au-delà de la destruction de la vie du sol, est la rareté et même la disparition à certains endroits, des racines et tubercules (macabo, taro, certaines variétés d’ignames, etc.), denrées pourtant très prisées par la population. L’élevage du petit bétail est très répandu, mais reste confronté aux épizooties et aux difficultés de maîtrise de sédentarisation des bêtes en élevage notamment le gros bétail.

Dans les zones d’intervention, l’approvisionnement en eau, la gestion de l’hygiène et de l’assainissement demeurent un problème sérieux, aggravé par la crise sanitaire actuelle. Pour ce qui est de l’approvisionnement en eau, les populations, que ce soit en communauté ou dans les établissements scolaires n’ont pas toujours accès aux sources d’eau fiables. Même quand cela est le cas, la source d’eau couramment utilisée n’est pas aménagée et l’eau en question n’est pas traitée en raison d’une méconnaissance des techniques de potabilisation adaptées à l’environnement.

La recrudescence des effets liés aux changements climatiques continue à se faire ressentir dans plusieurs domaines. Le régime des pluies a subi un changement remarquable. Conséquence, on a assisté, ces dernières années, à des éboulements qui ont conduit aux pertes en vies humaines, dont le plus célèbre reste la catastrophe de GOUACHIE à Bafoussam.

Le déficit critique en matière d’entrepreneuriat notamment jeune et féminin est préoccupant. L’une des clés pour résoudre le problème de chômage et de pauvreté reste et demeure l’entrepreneuriat jeune, surtout qu’au Cameroun, les jeunes âgés de 15 à 35 ans représentent plus du tiers de la population et sont trois fois plus atteints par le chômage que les autres catégories de la population. Selon le Bureau international du travail (BIT), le taux de chômage se situe légèrement au-dessus de 13%, mais l’Institut National de la Statistique (INS) précise que 75% des jeunes âgés entre 17 et 40 ans sont à la recherche d’un emploi.

La résolution de ces problèmes nécessite un diagnostic systémique et une intervention holistique qui prend en compte l’être dans sa globalité. C’est ainsi qu’au-delà des actions spécifiques qui seront menées en direction des initiatives de production, un travail intense sera conduit pour la mise en place des éco – entreprises. Cette démarche innovante au sein de ce nouveau programme vise à permettre aux bénéficiaires d’optimiser leur profit dans la valorisation des chaines de valeur de leurs produits à travers des structures formelles et légalement reconnues. Enfin, le contexte Covid aidant, un regard attentif sera fixé sur les questions d’hygiène et salubrité aussi bien dans les écoles que dans les communautés afin d’y apporter, dans un esprit participatif, des solutions idoines.

2. Vision globale du Programme

Le PADEHCOM rêve d’un monde rural où les populations (hommes, femmes et jeunes) prennent des initiatives en vue de s’auto employer, d’améliorer la qualité et la quantité de leur production afin de se prendre en charge, de préserver leur environnement, leur santé et celle des consommateurs.

3. Résultats attendus

⦁ L’agro écologie et l’agriculture biologique sont promues auprès des agriculteurs et les éleveurs ;
⦁ La pratique de l’agriculture biologique est initiée au profit des élèves à travers la mise en place des jardins biologiques comme supports pédagogiques au sein de 10 établissements scolaires des 5 villages pilotes ;
⦁ Les pratiques d’hygiène et d’assainissement sont promues au sein des établissements scolaires et en communauté ;
⦁ L’éco-entreprenariat est promu dans la perspective de soutenir les mesures d’adaptation et d’atténuation des effets liés aux changements climatiques.

4. Principales actions

⦁ Organisation avec les PR des rencontres de prise de contact et de présentation des activités planifiées dans le PAT ;
⦁ Organisation avec les PR des rencontres de sensibilisation des producteurs sur les concepts relatifs au développement durable (agro écologie, agriculture biologique, changements climatiques, agro foresterie, techniques innovantes en élevage, apiculture…) ;
⦁ Mise en place de 2 espaces expérimentaux d’exploitation agropastorale intégrée (3EAI) ;
⦁ Création de 5 parcelles témoins qui seront utilisées comme supports pédagogiques dans 5 villages ;
⦁ Organisation avec les PR des ateliers de planification participative avec les bénéficiaires sur la mise en œuvre des activités de production des différentes spéculations promues ;
⦁ Organisation avec les PR des sessions de formation en vue du renforcement des capacités techniques des producteurs sur la pratique de la production des différentes spéculations ;
⦁ Appui matériel aux producteurs formés pour la production des spéculations promues ;
⦁ Organisation des activités de suivi évaluation participatif avec l’appui des personnes relais ;
⦁ Appui à la structuration des producteurs pour l’amélioration qualitative et quantitative des produits marchants ;
⦁ Renforcement des capacités techniques des PR ;

5. Stratégies de mise en œuvre

⦁ Identification et formation des PR sur les différentes thématiques promues ;
⦁ Identification des 2 espaces expérimentaux d’exploitation agropastorale intégrée (3EAI) ;
⦁ Identification et négociation des 5 parcelles témoin ;
⦁ Organisation avec les PR des ateliers de planification participative des activités avec les bénéficiaires ;
⦁ Mise en œuvre des activités planifiées en collaboration avec les PR (préparation pédagogique, préparation matérielle et logistique, animation des sessions, élaboration des rapports) ;
⦁ Appuis aux producteurs pour la mise en place des unités de démonstrations dans le cadre des différentes thématiques ;
⦁ Accompagnement des PR pour la duplication des activités des différentes thématiques dans leurs zones de compétence respectives ;
⦁ Réalisation avec les PR du suivi/évaluation des activités réalisées et capitalisation des données ;
⦁ Focalisation sur la parité Homme/Femme et la représentativité des jeunes à chaque étape de la mise en œuvre de toutes les activités.
⦁ Renforcement de l’éthique des liens, notamment lien autrui et avec l’environnement.

6. Groupe cible

Le Groupe cible est constitué des agriculteurs et les éleveurs en individuel ou en Groupes d’Initiative communes, associations résidant dans les villages pilotes.

7. Conditions de réussite

⦁ Certaines actions seront menées avec les PR, ce qui permettra un renforcement continu des capacités et des activités de ces derniers ;
⦁ Des appuis seront apportés aux PR pour la mise en œuvre de leurs initiatives au bénéfice de la population ;
⦁ La contribution des bénéficiaires aux coûts des activités sera requise pour qu’ils puissent comprendre l’intérêt de le faire à l’avenir pour faciliter les services des PR ;
⦁ Les PR seront accompagnés au plan technique dans la réalisation des activités programmées
⦁ La mise en place des espaces expérimentaux et des parcelles témoin traduiront la volonté non seulement de pérennisation des acquis, mais aussi de vulgarisation des bonnes pratiques.

En interne, la réussite de nos interventions dépend aussi du travail en synergie avec les autres programmes et cellules :
⦁ Avec la CESATT : réalisation d’un diagnostic communautaire et des travaux de recherche sont prévus pour toutes les thématiques.
⦁ Avec le PECOS : le travail avec les agriculteurs et éleveurs demande une approche particulière notamment s’agissant le vivre ensemble. Le PECOS sera utile pour la consolidation de la paix entre les différents groupes socioprofessionnels, conditions pour la réussite des activités agropastorales dans les zones de cohabitation pacifique.
⦁ Avec le 2 CD : Travail en collaboration pour la production des outils de communication divers et adaptés pour nos activités.
⦁ Avec le PDHUPAC : collaboration dans le cadre de la mise à disposition des producteurs potentiels notamment des veuves et officiants pour leur accompagnement par les AGR.

8. Conditions de durabilité

⦁ Les compétences des personnes relais seront valorisées dans la mise en œuvre des activités du Programme dans les villages pilotes et dans d’autres localités. Pour ce faire, un renforcement continu de leurs capacités sera nécessaire.
⦁ Le développement de la chaine de valeur dans le processus de production permettra aux producteurs de mieux valoriser leurs produits ;
⦁ La mise en place de la plateforme de commercialisation producteurs – transformateurs et acheteurs sera renforcée et permettra aux producteurs et toute la chaine de tirer des revenus substantiels de leurs activités pour améliorer leurs conditions et cadre de vie et vivre décemment.

Pour avoir un plus grand impact des activités du Programme, des actions de plaidoyer sur des thèmes précis seront menées en direction des services déconcentrés de l’Etat, les collectivités territoriales décentralisées (CTD), les autres décideurs ou acteurs de développement et organismes d’appui en vue de la diffusion des bonnes pratiques promues par le CIPCRE auprès d’un public plus large.

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01 B.P. Lomé, Togo
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