Programmes

AGriculture Durable, Entreprenariat et Hygiène Communautaire (PADEHCOM)

1- Contexte général et justification de la mise en place du programme

Le Programme Agriculture Durable, Entreprenariat et Hygiène Communautaire (PADEHCOM) est l’un des programmes opérationnels du RECOS – DHI (2024–2026). Les actions retenues durant ce nouveau plan rentrent dans la continuité du RIDECOP-II (2021–2023). Outre la baisse de fertilité, la coupe incontrôlée de bois, le surpâturage, les feux de brousse et l’utilisation abusive des engrais et pesticides de synthèse ; l’impact aux changements climatiques continue à se faire ressentir dans plusieurs domaines. En effet, les évènements météorologiques extrêmes sont plus fréquents et plus intenses. Selon le Rapport National du Climat et du Développement en 2022, les températures moyennes annuelles oscillent de -0,4 à 1,7 °C et celles des précipitations moyennes annuelles de -57,1 à 81,0 mm, soutenus par une sécheresse dévastatrice, des vents violents et l’érosion qui frappent les régions du Nord et de l’Extrême Nord du pays. Les zones côtières et les hauts plateaux restent toutes aussi vulnérables à l’élévation du niveau de la mer, aux inondations, aux glissements de terrain et aux éboulements. De plus, 8 régions sur 10 au Cameroun ont été particulièrement chaudes durant le premier semestre 2024 avec mort d’hommes enregistrée dans la zone septentrionale du pays. Ce regain de chaleur, quasi généralisé est attribué selon la météo nationale, aux dérèglements climatiques.

Dans le cadre de l’implémentation de la politique nationale de la promotion de l’agriculture durable, des avancées ont été faites dans la construction du cadre juridique de l’Agriculture Biologique et l’Agroécologie. De nombreuses consultations y relatives ont d’ailleurs été faites pour l’élaboration participative des normes et règlements entre 2022 et 2023 avec de nombreuses organisations de la société civile, sous l’impulsion de la GIZ à travers le programme PROCISA. La proposition de loi sur l’agriculture biologique a été amendée, des cahiers des charges sur les productions végétales, animales, aquacoles et transformation biologique ont été élaborés et transmis au Premier Ministère.

Dans les zones d’intervention, l’approvisionnement en eau, la gestion de l’hygiène et de l’assainissement demeurent un problème sérieux. Pour ce qui est de l’approvisionnement en eau, malgré les efforts consentis au cours de REDECOP II, les populations, que ce soit en communauté ou dans les établissements scolaires n’ont pas toujours accès aux sources d’eau fiables. Même quand cela est le cas, la source d’eau couramment utilisée n’est pas aménagée et l’eau en question n’est pas traitée en raison d’une méconnaissance des techniques de potabilisation adaptées à l’environnement.

Le déficit critique en matière d’entrepreneuriat notamment jeune et féminin est préoccupant. L’une des clés pour résoudre le problème de chômage et de pauvreté reste et demeure l’entrepreneuriat jeune, surtout qu’au Cameroun, les jeunes âgés de 15 à 35 ans représentent plus du tiers de la population et sont trois fois plus atteints par le chômage que les autres catégories de la population. Selon le Bureau international du travail (BIT), le taux de chômage se situe légèrement au-dessus de 13%, mais l’Institut National de la Statistique (INS) précise que 75% des jeunes âgés entre 17 et 40 ans sont à la recherche d’un emploi.

 

2- Vision globale du Programme

Le PADEHCOM rêve d’un monde rural où les populations (hommes, femmes et jeunes) prennent des initiatives en vue de s’auto employer, d’améliorer la qualité et la quantité de leur production afin de créer la richesse, de préserver leur environnement, leur santé et celle des consommateurs.

 

3- Résultats attendus

⦁ Un Plaidoyer est initié auprès des acteurs clés pour le développement de la chaine de valeur agroécologique et biologique
⦁ L’éco-entreprenariat agropastoral est promu au profit des jeunes et des femmes en soutien au développement de la chaine de valeur agroécologique et biologique

⦁ Les mécanismes communautaires de résilience aux effets des Changements Climatiques sont renforcés

⦁ L’adoption des bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement au sein des établissements scolaires est renforcé

 

4- Principales actions

⦁ Identification, formation et accompagnement de 30 conseillers agropastoraux communautaires (CAC) pour la diffusion des techniques innovantes d’agroécologiques d’au moins de 420 producteurs-trices dans les 20 Villages Témoins;
⦁ Facilitation de la mise en place et l’animation d’un réseau de Conseillers agropastoraux formés par le CIPCRE et le Consortium UEC-CPF-GADD

⦁ Mise en place de 2 espaces expérimentaux et 26 parcelles témoins comme support de recherche sur les intrants agricoles biologiques en collaboration avec les universités et les centres spécifiques ;

⦁Appuis matériels de base aux producteurs (420 producteurs agroécologiques et 200 producteurs biologiques) pour la mise en œuvre des bonnes pratiques acquises
⦁ Organisation d’un Dialogue Citoyen National entre la société civile et les acteurs institutionnels sur les stratégies de développement de la chaine de valeur agroécologique et biologique au Cameroun ;
⦁ Organisation d’un atelier régional avec 25 autorités scolaires (MINESEC, MINEDUB) sur les stratégies d’appropriation des jardins scolaires et espaces verts comme outils pédagogiques d’initiation des élèves à l’agriculture biologique et d’adaptation aux effets des changements climatiques ;

⦁ Organisation de 8 ateliers départementaux de formation des chefs d’établissement et enseignants clés sur les techniques participatives de mise en place des jardins biologiques et espaces verts en milieu scolaire et leur utilisation comme outils pédagogiques au profit des élèves ;

⦁ Identification et sensibilisation de 150 potentiels éco-entrepreneur.e.s jeunes et femmes engagés dans la transformation des produits issus de l’agroécologie et de l’agriculture biologique ;

⦁ Appuis matériels à 15 éco-entrepreneurs lauréats pour le démarrage et la formalisation de leur entreprise ;

⦁ Identification et formation de 52 Volontaires endogènes de lutte contre les effets des changements climatiques (VELEC) dans les 26 villages limitrophes des Villages Pilotes du CIPCRE ;

⦁ Organisation d’un atelier avec 30 chefs traditionnels sur l’importance des forêts sacrés comme moyen d’atténuation des effets des changements climatiques et de conservation de la biodiversité ;

⦁ Organisation de 5 ateliers communaux d’appropriation par les élus locaux des stratégies d’adaptation et d’atténuation des effets des changements climatiques ;

⦁ Organisation d’un atelier de plaidoyer avec les acteurs institutionnels du secteur de l’éducation pour l’adoption des clubs WASH au sein des établissements scolaires, les stratégies de leur mise en place et de leur accompagnement ;

⦁ Accompagner 8 établissements scolaires enclavés dans la création et/ou l’aménagement des points d’eau pour assurer la mise en pratiques des connaissances acquises sur le WASH

 

5- Stratégies de mise en œuvre

⦁ Identification et formation des Conseillers Agroécologiques Communautaires (CAC);
⦁ Identification de 26 parcelles témoins dans les nouveaux villages ;
⦁ Accompagnement des CAC dans la mise en œuvre de leur mission ;
⦁ Appuis aux producteurs pour la mise en place des unités de démonstrations dans le cadre des différentes thématiques ;
⦁ Accompagnement des PR pour la duplication des activités des différentes thématiques dans leurs zones de compétence respectives ;
⦁ Plaidoyers auprès des détenteurs d’enjeux ;

⦁ Mise à l’échelle des bonnes pratiques acquises

 

6- Groupe cible

Le Groupe cible est constitué d’une part des agriculteurs et les éleveurs en individuel ou en Groupes d’Initiatives communes, associations, réseaux résidant dans les villages pilotes et/ou témoins, les élèves et d’autre part des détenteurs d’enjeux : maires, chefs de villages, responsables d’établissements scolaires, Responsables des services déconcentrés et décentralisés de l’Etat.

 

7- Conditions de réussite

Avec les partenaires bénéficiaires de nos actions :

⦁ Des actions seront menées avec les CAC, ce qui permettra un renforcement continu des capacités et des activités de ces derniers ;
⦁ Des appuis seront apportés aux CAC pour la mise en œuvre de leurs initiatives au bénéfice de la population pour favoriser l’effet tâche d’huile ;
⦁ La contribution des bénéficiaires aux coûts des activités sera requise pour qu’ils puissent comprendre l’intérêt de le faire à l’avenir pour faciliter les services des CAC dans les villages témoins ;
⦁ La mise en place des espaces expérimentaux et des parcelles témoins dans les villages traduira la volonté non seulement de pérennisation des acquis, mais aussi de vulgarisation des bonnes pratiques auprès des populations du village.

  • Identification et mise en œuvre de façon participative des pratiques résilientes aux changements climatiques.

En interne, la réussite de nos interventions dépend aussi du travail en synergie avec les autres programmes et cellules :
⦁ Avec la CESATT : actualisation des fiches de suivi évaluation.
⦁ Avec le PACOS : le travail avec les agriculteurs et éleveurs demande une approche particulière notamment s’agissant du vivre ensemble. Le PACOS sera utile pour la consolidation de la paix entre les différents groupes socioprofessionnels, conditions pour la réussite des activités agropastorales dans les zones de cohabitation pacifique.
⦁ Avec le DCC : Travail en collaboration pour la production des outils de communication et de capitalisation divers et adaptés pour nos activités.
⦁ Avec le PDHUPAC : collaboration dans le cadre de la mise à disposition des producteurs potentiels notamment des veuves et officiantes, des jeunes ou personnes défavorisées / victimes des violences diverses, pour leur accompagnement par les AGR.

 

8- Conditions de durabilité

⦁ Les compétences des Conseillers Agroécologiques Communautaires (CAC) seront valorisées dans la mise en œuvre des activités du Programme dans les villages témoins et dans d’autres localités. Pour ce faire, un renforcement continu de leurs capacités sera nécessaire.
⦁ Le développement de la chaine de valeur dans le processus de production permettra aux producteurs des villages pilotes de mieux valoriser leurs produits en y apportant de la valeur ajoutée ;
⦁ La mise en place de la plateforme de commercialisation producteurs – transformateurs et acheteurs autour des points de vente des produits biologiques sera renforcée et permettra aux producteurs et toute la chaine de tirer des revenus substantiels de leurs activités pour améliorer leurs conditions et cadre de vie et vivre décemment, gage de la pérennisation des activités sur le terrain.

Pour avoir un plus grand impact des activités du Programme, des actions de plaidoyer sur des thèmes précis seront menées en direction des services déconcentrés de l’Etat, des collectivités territoriales décentralisées (CTD), des chefs traditionnels, des autres décideurs ou acteurs de développement et organismes d’appui en vue de la diffusion des bonnes pratiques promues par le CIPCRE auprès d’un public plus large.

 

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cipcre_cameroun@cipcre.org

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CIPCRE-Togo

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01 B.P. Lomé, Togo
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