Programmes

DROITS HUMAINS ET PARTICIPATION CITOYENNE (PDHUPAC)

1- Contexte général et justification de la mise en place du Programme

Malgré les efforts du gouvernement camerounais avec l’appui de ses différents partenaires pour l’amélioration de l’égalité de genre et la promotion des droits de la femme et de l’enfant, bon nombre d’entre eux continuent d’être victimes de graves violations qui les privent de leurs droits.

Les chiffres sont révélateurs de l’ampleur du problème.  En 2015, UNICEF estimait que 13,42% de femmes étaient mises en mariage au Cameroun avant l’âge de 15 ans (30% pour les régions septentrionales) et que 20% d’adolescentes de 15-19 ans étaient mariées. S’agissant des VBG, les statistiques montrent que 54,6% de femmes ont été victimes d’une quelconque forme de violence à partir de 15 ans contre 9,8% chez les hommes. Pendant le dernier plan d’action triennal 2021 -2023, le CIPCRE a identifié 3301 enfants victimes de violences dans la zone du projet parmi lesquels 1218 cas de négligences parentales, 271 d’abus sexuels, 112 de mariage d’enfants et 1700 enfants sans actes de naissance ont été identifiés dans les zones d’intervention.

Les interventions du CIPCRE en faveur de la protection de l’enfant et de la femme ont permis de mettre en place des mécanismes communautaires de prévention et de réponse aux violences. Ce travail a également permis de mettre en exergue les facteurs socioculturels et juridiques qui favorisent la persistance des violences envers les femmes et les enfants au rang desquels :

  • Le déficit de la parentalité positive: les parents ne sont pas suffisamment familiarisés à certaines pratiques promues par la parentalité positive susceptibles de favoriser l’encadrement bienveillant des enfants. C’est ainsi que ceux-ci n’ont pas toujours les clés pour comprendre l’importance d’investir sur le capital humain de leurs enfants, lesquels ne sont pas déclarés à la naissance, ne sont pas scolarisés, ou pour ce qui est des filles, sont envoyés précocement en mariage. Aussi, leur faible connaissance des bonnes pratiques associées aux étapes de développement de l’enfant ne permet pas à celui-ci de voir éclore son plein potentiel pour mieux affronter les défis de la vie et se prémunir des violences.
  • La persistance de l’impunité des auteurs des violences envers les enfants: malgré les efforts du CIPCRE pour briser les tabous et favoriser les dénonciations des cas de violences envers les enfants, l’impunité des auteurs reste un goulot d’étranglement auquel il faut faire face pour renforcer la lutte contre ces violences.  Les raisons d’une telle situation sont liées d’une part à l’attitude des parents des victimes et d’autre part aux faiblesses du cadre juridique. En effet non seulement on observe un manque de familiarisation des parents à la culture judiciaire, mais également certaines mauvaises pratiques judiciaires qui ont pour effet le découragement des familles des victimes (lenteurs procédurales, monnayage de service, trafic d’influence, corruption…)
  • Des lacunes des compétences de vie courante chez les enfants : les élèves éprouvent encore d’énormes difficultés à faire face à certains défis qu’ils rencontrent au quotidien. Ils n’ont pas suffisamment de compétences pour pouvoir déceler une situation à risque (pensée critique) et générer des solutions (savoir résoudre leurs problèmes et savoir prendre une décision). L’une des stratégies pensées par le CIPCRE et qui a fait ses preuves avec des changements perceptibles a consisté à développer chez les enfants en milieu scolaire des aptitudes et attitudes propres à les aider à faire face aux challenges et défis du quotidien (compétences de vie courante)
  • Le déficit de compétences sur la santé sexuelle et reproductive chez les adolescent-e-s: ceci a pour effet une augmentation galopante des cas de grossesses précoces chez les adolescentes. 1 fille sur 4 serait déjà mère avant l’âge de 18 ans, selon l’institut national de la statistique. Dans certaines familles, le sujet sur l’éducation sexuelle est encore tabou, ce qui représente une grosse part de frustration chez la fille par exemple lors de l’apparition de ses premières menstrues. De plus, ces adolescentes sont fragiles et exposées à des maladies dues à la mauvaise hygiène menstruelle à l’instar des vaginites (candidose, mycose, levure, leucorrhées, etc.).
  • Ignorance de l’impact psychologique des violences sur les enfants victimes: l’ignorance de la gravité de l’impact à long terme de ces violences sur la santé mentale et physique de l’enfant, et l’absence d’une prise en charge adéquate font qu’il reste le plus souvent abandonné à lui-même. Dans une étude menée par la Chambre Camerounaise des Acteurs en Psychologie (CCAP) en 2018, il a été démontré que sur 1134 cas de violences détectés dans le Grand Nord et 577 cas dans la région de l’Ouest, 97% de la population ne savait pas que ces violences ont des répercussions graves sur la santé psychologique de l’enfant.
  • La persistance des résistances pour l’humanisation des rites de veuvage : on note que les sept départements de la région de l’Ouest où les rites de veuvage sont plus rudes comptent environ 133 villages dans lesquels seulement 30 se sont engagés sous l’impulsion du CIPCRE à lutter contre les mauvaises pratiques de veuvage, soit seulement 22,5 %. Par conséquent, des milliers de femmes souffrent encore de ces mauvaises pratiques culturelles des plusieurs dizaines de villages.
  • La faible participation citoyenne des jeunes et des femmes : les politiques locales de développement ne prennent pas toujours en compte des besoins de protection des femmes, des enfants et des jeunes parce que ces derniers ne participent toujours dans les processus de décision. Malgré leur potentiel, les femmes n’assument pas toujours le leadership nécessaire pour faire prendre en compte leurs besoins spécifiques et ceux de leurs enfants.  Parfois, elles assistent impuissamment à la mauvaise gestion des actions publiques locales en matière de services sociaux de base, sans savoir comment procéder pour faire entendre leur voix. Ainsi lesdits services sont rendus de manière approximative, les besoins spécifiques de leurs familles ne sont pas parfois pris en compte, les différents projets d’investissement public sont élaborés et mis en œuvre dans leurs localités sans qu’elles n’aient leur mot à dire

Face à tous ces obstacles, le Programme Droits Humains et Participation Citoyenne (PDHUPAC) va continuer à multiplier les stratégies pour promouvoir la protection des groupes vulnérables dans les communautés cibles.

2- Objectifs

Les enfants, les jeunes et les femmes des zones d’intervention du CIPCRE sont mieux protégés contre les violences sexuelles et culturelles, ce qui leur permet de défendre efficacement leurs droits dans les instances locales de décisions sur la gestion des affaires publiques.

3- Résultats attendus

  • Dans les zones du projet, au moins 60% des cas de violences envers les enfants dénoncés bénéficient d’une prise en charge adéquate
  • Dans au moins 70 des 133 villages cibles de la région Ouest, des processus systématiques sont mis en œuvre pour remplacer les rites de veuvage préjudiciables par le droit coutumier des femmes (discussions en groupes de discussion, documentation de cas).
  • Au moins 4 des recommandations formulées par les femmes à la suite de leurs initiatives citoyennes sont traitées et un feedback de la part des autorités compétentes
  • Une augmentation du taux de participation des jeunes aux différentes  élections de 2025.

4- Principales Activités

  • Promouvoir la parentalité positive comme moyen de prévention des violences
  • Plaidoyer pour le renforcement de la lutte contre l’impunité des auteurs de violences envers les enfants
  • Développer les compétences de vie courante de vie courante chez les enfants en milieu scolaire pour faire face aux violences
  • Promouvoir la santé sexuelle et reproductive chez les adolescents pour prévenir les grossesses précoces/indésirées, les mariages d’enfants et les maladies sexuellement transmissibles
  • Promouvoir le code coutumier comme outil d’humanisation des rites de veuvage auprès des chefs traditionnels de l’Ouest
  • Promouvoir la participation citoyenne des jeunes et femmes
  • Promouvoir la participation des jeunes dans les processus électoraux à L’Ouest
  • Promouvoir un environnement communautaire protecteur des enfants contre les violences sexuelles, culturelles et religieuses dans les régions de l’Ouest et l’Adamaoua –PECPEVI
  • Promouvoir le renforcement de l’environnement protecteur de l’enfant par la parentalité positive et l’éducation a la non-violence –REPEPPEN
  • Appuyer la prévention des VBG, a la production des actes de naissances et a l’animation du mécanisme de gestion des plaintes du projet d’Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel –SWEDD Cameroun

5- Stratégies de mise en œuvre

  • Le faire-faire : formation, accompagnement et autonomisation des personnes relais et associations de veuves ; préférence du travail avec les leaders de groupe;
  • La responsabilisation des groupes cibles : amener les parents sur la base de l’approche droits humains, à s’approprier la protection de leurs enfants (prévention familiale des violences, participation à la prise en charge) ; amener les veuves et les enfants à s’auto protéger ;
  • La participation : planifier et réaliser les activités en impliquant les groupes cibles ;
  • La valorisation des acquis : implémenter les codes de bonne conduite dans les établissements, utiliser les documents existants (livrets, standards, etc.), diffusion des bonnes pratiques ;
  • L’approche genre : rechercher l’amélioration des rapports hommes/femmes dans les zones d’intervention ;
  • L’accompagnement des survivants de violence.

6- Groupes Cibles

  • Communautés éducatives et de foi
  • Leaders religieux, traditionnels et associatifs
  • Autorités administratives, politiques et judiciaires
  • Responsables des services déconcentrés de l’Etat
  • Acteurs de la chaine de protection des enfants
  • Officiantes/veuves
  • Enfants et femmes victimes ou à risque des violences
  • Observateurs/trices Communaux Indépendants de suivi des actions Publiques (OFISAP)
  • Organisations de la société civile
  • Mediaş
  • Parajuristes
  • Les parents leaders
  • Les jeunes leaders
  • Pairs Educateurs capacités sur les bonnes pratiques de la Santé Sexuelle et Reproductive (PESSER)

NOS COORDONNEES

Direction Générale

B.P. 1256 Bafoussam
Tel: +237 6 94 03 30 42
cipcre_dg@cipcre.org

CIPCRE-Cameroun

 B.P. 1256 Bafoussam, Cameroun
Tel: +237 6 94 02 14 74
cipcre_cameroun@cipcre.org

CIPCRE-Bénin

B.P. 287 Porto-Novo, Bénin
Tel: +229 97 63 77 87
www.cipcre.org/cipcrebenin
cipcre-benin@cipcre.org

CIPCRE-Togo

149, Rue de l’Ogou Kodjoviakopé
01 B.P. Lomé, Togo
Tél : +228 90 26 33 36
www.cipcre.org/cipcretogo

Suivez nous sur les réseaux sociaux

Copyright © 2018 - CIPCRE All rights reserved. Powered by DASER-TELECOM Sarl