Programmes

Paix et Prévention des Conflits (3PC)

Contexte général

Dans la zone d’intervention du CIPCRE, il existe une multiplicité de facteurs qui peuvent constituer des sources de conflits ou de menaces à la paix sociale. Ces facteurs comprennent : les conflits transfrontaliers couplés à la prolifération des courants religieux (chrétiens catholiques et protestants, musulmans, adeptes des religions africaines et des églises dites réveillées, etc.) et au radicalisme religieux, le problème anglophone, la cohabitation difficile entre les agriculteurs et les éleveurs des bovins et la fracture sociale entre les jeunes générations et les adultes.

Conflits transfrontaliers, prolifération des courants religieux et radicalisme religieux. Le Cameroun est situé entre le Nigéria et la Centrafrique pays dans lesquels les conflits militarisés à dimension religieuse se poursuivent. Il subit donc depuis plusieurs années les conséquences de l’extension de ces conflits sur son territoire. A ce contexte déjà complexe s’ajoute une expansion des activités missionnaires des courants fondamentalistes des deux côtés ou grands courants religieux, musulmane et chrétienne. Les activités missionnaires observées de part et d’autre sont en train de modifier profondément la configuration religieuse au Cameroun. Le potentiel conflictuel entre les différentes communautés de foi est énorme et s’observe à travers un durcissement du discours au sein et entre les communautés.
La crise anglophone: Le problème « anglophone » qui a refait surface avec des revendications aussi diverses les unes que les autres dans différents secteurs socioprofessionnels de la fonction publique a profondément marqué la vie politique au Cameroun depuis octobre 2016. Ces revendications, portées en particulier par les enseignants et les avocats se sont transformées d’abord en revendications politiques visant un retour au fédéralisme et ensuite en un mouvement sécessionniste violent. Des scènes de désobéissance civile, on est passé à des enlèvements d’autorités administratives et expatriés. La réponse gouvernementale a été une militarisation de la zone anglophone et des mesures restrictives. Le bilan de la crise fait état de nombreuses pertes en vies humaines dont une centaine de membres des forces de l’ordre, des blessés ainsi que des arrestations au sein de l’élite anglophone et des leaders du mouvement sécessionniste.
Les conflits intergénérationnels : l’incompréhension entre jeunes et leurs parents est de plus en plus marquée au Cameroun. Les adultes mettent en place des stratégies dans le but de maintenir une société qui leur profite notamment maintenir à tout prix leur pouvoir de domination, ne pas donner la possibilité aux jeunes de s’exprimer etc… Les jeunes remettent en question les valeurs admises par les adultes, qu’ils considèrent comme conservatrices et qui limitent leurs capacités à mettre en valeur leur potentiel pour mieux réussir sur le plan personnel et sociétal. Cette incompréhension devenue réciproque conduit à un rejet mutuel et par conséquent à des conflits. Cette situation est aggravée par les nouvelles techniques de l’information et de communication à travers lesquelles une masse trop importante d’informations qui échappent au contrôle des adultes est diffusée. Les conséquences de ces conflits pour les jeunes sont multiples : les déperditions scolaires, les grossesses précoces, la consommation des drogues de toutes sortes, la crise de confiance, les agressions envers les parents et enseignants pour ne citer que celles-ci.
La cohabitation difficile entre les agriculteurs et les éleveurs des bovins dans les zones agropastorales : La terre constitue le principal enjeu aussi bien pour les agriculteurs que pour les éleveurs. L’accès à la terre pour l’élevage et l’agriculture fait l’objet d’une compétition entre ces groupes socioprofessionnels. La densité élevée de population (300 à 400 hbts/km2) rend la compétition pour cette ressource encore plus féroce. L’expansion des zones de pâturage par les agriculteurs rend difficile la cohabitation avec les éleveurs. En effet, du fait de la proximité des exploitations agricoles et de l’étroitesse des pâturages, les cultures sont souvent détruites pas les bœufs. Ce phénomène est davantage accentué pendant la période de transhumance dans la mesure où les pistes empruntées par les animaux sillonnent les plantations de cultures vivrières. C’est ainsi que dans les villages naissent souvent des tensions, des querelles et même des conflits entre agriculteurs et éleveurs.

Objectif Spécifique

Au vu des problèmes ci-dessus décrits, le CIPCRE s’est engagé dans le cadre du Plan d’Action Triennal 2018-2020, à intervenir dans ses zones d’intervention pour promouvoir le dialogue, la coopération et la paix entre les fidèles des différentes religions, les agriculteurs et
les éleveurs de bovins et entre les générations suivant l’axe stratégique paix et prévention des conflits.

L’objectif spécifique que le programme veut atteindre durant les trois prochaines années est le suivant : Les jeunes et adultes des communautés de foi et des groupes socioprofessionnels (agriculteurs et éleveurs de bovins) vivent en paix avec eux-mêmes et avec les autres.

Activités

Les principales activités du programme paix et prévention des conflits s’articulent comme suit:

  1. Renforcer la coopération et le dialogue entre les différentes communautés de foi ;
  2. Promouvoir une cohabitation pacifique entre les agriculteurs et les éleveurs de bovins ;
  3. Promouvoir le dialogue intergénérationnel et interculturel ;
  4. Renforcer les capacités des Points Focaux sur les thématiques relatives à la paix et à la prévention des conflits ;
  5. Développer des synergies avec les autres promoteurs de la paix et du vivre-ensemble ;

Stratégie de Mise en Œuvre de ces Activités

La mise en œuvre de ces activités répond à une démarche intégrant à la fois les exigences de la stratégie Villages pilotes, la stratégie de mise en œuvre du MIRPAD. Elle suit les étapes suivantes :

Le renforcement de la coopération et le dialogue entre les différentes
communautés de foi obéit aux étapes suivantes :

⇔ L’élaboration d’une cartographie des mouvements religieux et interreligieux, des problèmes intra/inter – religieux et des acteurs impliqués.

⇔ Le lobbying auprès des leaders religieux (pasteurs, catéchistes, évangélistes, prêtres, imams, évêques, chefs traditionnels, responsables des mouvements de jeunes et de femmes dans les paroisses) tant aux niveaux local, régional que national en vue de les sensibiliser sur l’importance de la coopération et du dialogue interreligieux, obtenir leur adhésion, leur implication et leur soutien pour la mise en œuvre des actions du MIRPAD. Une telle démarche se fera également auprès des autres détenteurs d’enjeux que sont les autorités administratives (sous-préfets, préfets et gouverneurs), les forces de sécurité, les médias et les coordinateurs de réseaux et des Organisations de la société civile œuvrant dans le même domaine.

⇔ L’accompagnement des médias (collecte des contacts des interlocuteurs, élaborer une banque de données, produire des dossiers de presse et communiqués de presse, invitation et accompagnement des représentant-e-s des médias pendant les activités, collecte, évaluation et vulgarisation des publications des médias, adaptation de la stratégie médiatique)

⇔ L’accompagnement des nouveaux comités interreligieux et comités existants qui traduiront, à travers des projets de développement socioéconomiques, à la fois la réalité du dialogue et la coopération interreligieux et le lien entre le discours et la pratique de cette coopération interreligieuse. Leur rôle sera de faire enraciner sur le terrain dans les communautés et de manière concrète le dialogue et la coopération interreligieux.

⇔ L’organisation des descentes dans les comités interreligieux pour les accompagner dans la mise en œuvre des recommandations formulées dans le cadre de la Campagne nationale avec l’appui de nos personnes relais. Ces personnes relais (hommes etfemmes) nous suppléeront sur le terrain dans l’accompagnement (Identification des projets, planification participative, préparation et mise en œuvre, évaluation) des comités interreligieux pour la réalisation de leurs projets de développement. Par ailleurs, les comités interreligieux seront encouragés à tenir compte particulièrement du genre et de la jeunesse

⇔ L’identification et la formation des nouvelles personnes relais (hommes et femmes) et points focaux pour la thématique

⇔ Le développement des synergies avec les autres promoteurs de la paix et du vivre ensemble(les CPJPSC, les CMJPSC en collaboration avec la Commission Diocésaine Justice et Paix (CDJP) et les Comités Justice et Paix (CJP) catholiques d’une part et les Comités interreligieux et d’autres organisations de promotion de la paix d’autre part pour prendre des initiatives dans leurs milieux d’intervention, organiser des rencontres d’échanges et de partage d’expériences)

⇔ L’utilisation de l’outil théâtre comme moyen de sensibilisation en faveur de la paix

⇔ Le suivi et la capitalisation des activités réalisées

La Promotion de la cohabitation pacifique entre agriculteurs et éleveurs de bovins
Elle se fait suivant ces différentes étapes :

⇔ L’organisation d’une étude sur les conflits entre agriculteurs et éleveurs

⇔ L’organisation des sessions de réflexion et de planification participative avec les communautés d’agriculteurs et d’éleveurs ciblées en vue d’identifier les mécanismes favorisant une meilleure gestion des terres et la réduction des conflits.

⇔ L’organisation d’activités de renforcement de capacités des différents groupes socioprofessionnels pour la mise en œuvre d’initiatives de cohabitation intercommunautaire.

⇔ L’utilisation de l’outil théâtre comme moyen de sensibilisation

⇔ Le suivi et la capitalisation des activités réalisées

La promotion du dialogue intergénérationnel et interculturel
Le travail de promotion du dialogue intergénérationnel et interculturel se fera suivant les étapes suivantes :

⇔ L’organisation d’un diagnostic communautaire au sein des villages pilotes pour identifier les sujets de désaccord entre les jeunes et adultes.

⇔ L’identification et la formation des personnes relais (hommes et femmes) et points focaux pour la thématique

⇔ L’identification participative des initiatives de dialogue intergénérationnel et interculturel au sein des villages pilotes

⇔ L’organisation des campagnes de causeries éducatives et de forums intergénérationnels

⇔ L’utilisation de l’outil théâtre comme moyen de sensibilisation et de dénonciation

⇔ Le suivi et la capitalisation des activités réalisées

Groupes Cibles

⇔ Les groupes cibles sont les bénéficiaires directs des actions qui seront menées au cours du présent Plan d’Action 2018-2020. Parmi ces bénéficiaires directs, nous comptons les agriculteurs, les éleveurs, les Chefs Traditionnels, les autorités religieuses( Leaders religieux musulmans, Leaders religieux protestants, Leaders religieux catholiques, Leaders de la religion traditionnelle),et les membres des communautés de foi (Membres des Dynamiques protestantes, Membres des Dynamiques Islamiques, Croyants musulmans, Croyants protestants, Croyants catholiques, Croyants des églises de réveil, Croyants des religions traditionnelles, Agriculteurs , Éleveurs de Bovins, Jeunes, Adultes, Personnes relais, Autorités administratives, Organisations de la société les notables.

⇔ Une autre catégorie de partenaires que nous classons parmi les groupes cibles directs sont les structures d’enracinement local des actions menées. Ces structures sont : les Comités interreligieux, les Dynamiques Islamiques et protestantes JPSC. Au total, environ 16 500 bénéficiaires directs dont près de 9000 femmes seront touchés par les activités de ce Plan d’Action Triennal.

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