Des paysans et paysannes des villages pilotes de Baham et de Bamendjo ont renforcé, en mai dernier, leurs capacités en production des cultures maraichères. Retour sur ces formations.

Au Cameroun, le maraîchage constitue un appoint non négligeable dans l’alimentation des populations. Pourles producteurs ruraux, il est considéré soit comme la principale source de revenus, soit une source de revenus complémentaire. Dans les hautes terres de l’Ouest, les cultures maraîchères sont produites en quantités assez appréciables et comptent parmi les spéculations les plus rentables en termes de revenus monétaires générés (Temple L, 2001). Elles donnent lieu à des échanges commerciaux nationaux et internationaux importants au Cameroun et dans la sous- région Afrique centrale (FOLEFACK et al, 2006). Elles garantissent aux producteurs une auto prise en charge et une autonomie financière. Cependant l’un des problèmes majeurs rencontrés par ces derniers est la non maîtrise des techniques de production nécessaires pour améliorer leur rendement et augmenter leurs revenus. C’est dans ce contexte que le CIPCRE, à travers le Programme Auto-prise en Charge des populations (PAC), organise dans ses zones d’intervention des sessions de formation en techniques de culture maraîchère pour renforcer les capacités des bénéficiaires.

Renforcement des capacités des producteurs/productrices

C’est dans cette lancée que du 24 au 25 et du 30 au 31 mai 2016, le CIPCRE a réalisé dans les villages Baham et Bamendjo, 2 sessions de formation sur les techniques de culture maraîchères au profit des producteurs et productrices. Ces sessions de formation visaient le renforcement des connaissances et des capacités techniques et pratiques des paysans/paysannes de ces localités en production des cultures maraîchères. Bien que certains producteurs soient déjà impliqués dans ces cultures, il est important de signaler qu’ils n’ont pas toujours les connaissances suffisantes en techniques appropriées de production pour accroitre leurs rendements et rentabiliser leur activité.

A Baham comme à Bamendjo, la première journée de chaque session a été essentiellement théorique et portait sur différents modules, à savoir la définition et la classification des cultures maraîchères, les conditions de réussite des cultures maraîchères, la conduite d’une exploitation de culture maraîchère ; quant à la deuxième journée, elle a été consacrée à la séance pratique qui était l’occasion pour les participants d’acquérir des connaissances et de se familiariser aux activités pratiques sur la mise en place d’une pépinière de culture maraîchère (choux et piment). Durant cette phase, les participants ont appris à identifier les sites favorables à la mise en place d’une pépinière ; à préparer le sol et les lits de semis ; à construire l’ombrière et ensemencer les graines. Ceci a été l’occasion pour certains de se frotter à l’activité et pour d’autres de se rendre compte de leurs erreurs habituelles afin d’améliorer leur technique. Les femmes aussi bien que les hommes se sont mis au travail et ont participé à toutes les tâches sans aucune forme de distinction.

A l’issue des deux sessions de formation, 58 producteurs dont 40 femmes venues de divers quartiers des villages se sont mobilisés, soit 40 producteurs à Baham dont 30 femmes et 18 producteurs à Bamendjo dont 10 femmes.

Perspectives

Même si le dernier jour marquait la fin de chaque session de formation, il faut dire que la pépinière mise en place ne marquait que le début d’une longue période de formation car les participants se sont organisés pour suivre ensemble et entretenir les plants mis en pépinière afin de partager leurs expériences et de mieux assimiler la formation reçue. Les plants de piments et choux issus de ces pépinières serviront aux apprenants à la mise en place des parcelles d’essai, d’application et de démonstration.

En perspective, dans le but de diffuser davantage les techniques et favoriser la création des parcelles individuelles de maraichage, les bénéficiaires de la formation se sont organisés en groupes pour mettre en place 7 germoirs communautaires dont 4 à Baham et 3 à Bamendjo.

Les différentes sessions ont été un succès grâce à l’apport des producteurs qui ont manifesté leur intérêt particulier en mettant à disposition les salles avec des chaises et des espaces pour les travaux pratiques, en prenant en charge leur frais de transport et en contribuant à la restauration.

C’est dans une ambiance de grande satisfaction de la part des participants que nous nous sommes séparés. Compte tenu de leur engagement, il y a lieu de croire que cette formation ouvre de nouveaux horizons en termes de diversification des sources de revenus des producteurs de Baham et Bamendjo, surtout pour ceux qui manquaient un peu de courage pour se lancer dans l’activité de maraîchage.