Un abus sexuel sur mineur est une action à caractère sexuel blessant ou risquant de blesser un garçon ou une fille, physiquement ou émotionnellement, impliquant un partenaire adulte ou un autre enfant. Il comporte souvent un contact corporel, mais pas toujours (exhibitioncontrainte morale ou pédopornographie). C’est pour « apprendre aux enfants à s’auto protéger contre les abus sexuels » que le CIPCRE s’est déployé à l’école publique de Bamendzi III pour une campagne de sensibilisation sur cette thématique le 18 décembre dernier. 

 Les acteurs d’abus sexuels sont généralement des personnes faisant partie du quotidien de la victime, voire le parent même. Il est à noter que, d’après les statistiques, les jeunes filles sont plus exposées à cette situation que les enfants garçons. A l’instar du CIPCRE, plusieurs organisations mènent des actions de sensibilisation pour lutter contre ce fléau qui détruit les enfants à travers les traumatismes et autres conséquences physiques et émotionnelles que les victimes subissent. En dépit de toutes ces mesures de prévention, le phénomène a tendance à prendre de l’ampleur dans notre société. C’est le cas à l’école publique de Bamendzi III où plusieurs filles du cours moyen I et II ont été victimes des violences sexuelles de la part d’un vendeur de friandises dans cet établissement. Soucieux du danger qui menace les enfants de cette école, les responsables de ladite école ont sollicité le CIPCRE pour sensibiliser les élèves sur la problématique, activité que nous avons réalisée en date du 18 décembre 2020.   

Séance de sensibilisation avec les élèves du CMI

L’activité de sensibilisation a consisté à montrer aux enfants les différentes formes d’abus sexuels et leurs conséquences sur les victimes, les pièges des abuseurs et les différentes stratégies pour éviter ces pièges et s’auto protéger des agresseurs. Cette sensibilisation qui concernait uniquement les enfants a permis de montrer à ces derniers les différentes formes d’abus sexuels et leur manifestation à savoir le viol, le harcèlement sexuels, les attouchements, l’outrage et l’atteinte à la pudeur, les mutilations génitales féminines, l’inceste sur les enfants etc.  A chaque forme d’abus sexuel, nous avons fait correspondre les manifestations, les causes et les conséquences ainsi que les stratégies pour ne pas être victimes.   

La première chose que les enfants doivent comprendre, leur avons-nous expliqué, est que leur corps leur appartient à eux seuls. Ils n’ont pas le droit de l’exposer et aucune personne ne doit leur demander d’exhiber leurs parties intimes. Ils doivent éviter de prendre des cadeaux que des inconnus leur offrent et en cas d’insistance, ils doivent sans crainte dénoncer auprès des parents, des enseignants ou de toute personne digne de confiance tous les cas de harcèlement dont ils sont victimes de la part des abuseurs.

L’intervention d’une stagiaire du CIPCRE lors de la sensibilisation des élèves du CP

L’activité a également consisté à amener les enfants à reconnaitre les violeurs. Ceux- ci se reconnaissent toujours par leur proximité avec les enfants. Ils leur offrent souvent de petits cadeaux et les entrainant dans des lieux isolés ou obscurs. Ils leur demandent presque toujours de montrer leurs parties intimes. Nous avons expliqué aux enfants ce que sont les différentes parties intimes d’un être humain et que ce dernier ne devrait pas exposer au su et au vu des gens. Afin d’éviter d’être victime de violences sexuelles, il a été demandé aux enfants de souvent rentrer de l’école en groupes, d’éviter de sortir la nuit pour faire des commissions de la famille etc.

Bien qu’arrivée de façon subite, la sensibilisation a permis de renforcer les capacités des enfants sur les violences sexuelles, à savoir identifier les abuseurs et pouvoir s’auto protéger quand ils sont face à un abuseur. Le cas d’un enfant du niveau 1 a d’ailleurs été signalé : il s’agit d’un élève du cours préparatoire qui a l’habitude de soulever les jupes des filles pour exhiber leur sous-vêtement.  Ce dernier a été sévèrement réprimandé par sa maîtresse. Au total, 279 enfants dont 126 filles et 6 enseignantes ont été touchés par cette activité.