Le mardi 24 novembre 2020 s’est tenue à Babadjou une rencontre d’appropriation du projet Education inclusive et protection des enfants contre les mariages, les violences et les inégalités sociales (EIPEM-VIS) organisée par le Cercle International pour la Promotion de la Création (CIPCRE) avec le soutien de l’UNICEF Cameroun. Retour sur les grandes lignes de cette réunion.  

Quatre temps forts ont marqué la rencontre : la phase protocolaire, le récit de vie des enfants victimes, l’exposé technique suivi des échanges et enfin un brainstorming sur les propositions pour améliorer la situation de l’enfant à Babadjou.

Dans la phase protocolaire, trois personnalités sont intervenues : le représentant du Maire pour souhaiter un accueil chaleureux à près de la soixantaine de participants et un heureux séjour à Babadjou ; le représentant du CIPCRE pour situer le contexte de l’action, rappeler ce qui a été déjà fait par le CIPCRE à Babadjou et faire des projections sur ce qui reste à faire ; le sous-préfet pour exhorter toutes les forces vives de son territoire de commandement à joindre leurs efforts à ceux du  CIPCRE pour lutter contre les violences multiformes faites aux enfants.

Au cours du deuxième moment de la réunion, la parole a été donnée à deux enfants victimes : la première, élève dans un lycée de la place qui a raconté ses tribulations au sein de son établissement et dans la famille où elle vit. Elle a terminé son propos en adressant ses remerciements au sous-préfet pour avoir facilité l’inscription des enfants déplacés au lycée. Le deuxième témoignage a été celui d’une jeune fille à travers son papa aveugle qui intervenait en lieu et place de ses enfants eux aussi handicapés. Il a fait part des difficultés que rencontre sa progéniture handicapée comme lui et demandé au chef du centre social de Babadjou et au CIPCRE de leur venir en aide.

 

Dans son exposé technique, l’animateur du CIPCRE a situé les zones du projet à Babadjou, à savoir Quartier Haoussa, quartier Pont, Nkongsoung long trait, Mbondang, Quartier 1, Nansi, Quartier IIIB, Nkongsoug village, Mouanguel et Lelem Mouantong. Il en a présenté les problèmes qui sont l’afflux des Personnes Déplacées Internes (PDI) dû à la crise sécuritaire dans le NOSO, l’accentuation des violences envers les enfants, la persistance des inégalités sociales préjudiciables aux enfants, les difficultés d’insertion scolaire des enfants et

notamment ceux qui ont des besoins spécifiques et ceux issus des familles de déplacés internes, le faible mécanisme de prise en charge des enfants victimes, le risque de décrochage scolaire,  l’accentuation des comportements déviants en milieu scolaire notamment, les violences sexuelles dues à la promiscuité et le risque prononcé de mariage précoce chez les PDI. C’est ce contexte qui justifie l’intervention du CIPCRE dont l’objectif est de contribuer au renforcement de l’offre d’éducation inclusive et des initiatives communautaires pour l’inscription et le maintien à l’école des enfants victimes d’inégalités, spécifiquement les filles à risque/victimes de mariages d’enfants) et les enfants avec handicap.

 

Le débat a porté sur le concept de l’outillage technique qu’on devrait maitriser en vue de la lutte contre les violences faites aux enfants, sur ce qu’il convient de faire pour décourager le travail des enfants, la nécessité de créer des cellules de veille dans les établissements scolaires, de prendre en charge des enseignants des parents, de les capaciter, de se pencher sur la situation des enfants sans actes de naissance. A toutes ces interrogations, Alex et Judith ont apporté des réponses convaincantes en même temps qu’ils ont bien délimité les champs de compétences du CIPCRE.

 Les propositions pour améliorer la situation de l’enfant à Babadjou faites dans des groupes sont diverses : outiller techniquement et financièrement les Réseaux Communautaires de Protection de l’Enfant (RECOPE) pour leur permettre d’atteindre leurs objectifs, créer des clubs des droits de l’enfant dans les lycées et collèges, faire le plaidoyer auprès du MINAS, impliquer davantage les chefs de quartiers, les comités de vigilance, les services d’action sociale et les autres services déconcentrés de l’Etat dans les actions initiées par le CIPCRE, initier les RECOPE aux enquêtes sociales, etc.

 La cérémonie s’est terminée par la présentation de l’équipe du CIPCRE et surtout par celle des différents RECOPE de Babadjou dont le cahier des charges a été rappelé séance tenante.