Les 20 et 21 novembre 2024, s’est tenu dans la salle des fêtes de la Commune de Bamendjou, un atelier d’élaboration du plan communal d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques organisé par le CIPCRE.

Objectifs

Trois objectifs clés étaient visés :

  • Susciter la prise de conscience des élus locaux et des leaders communautaires sur les enjeux du changement climatique et la nécessité de prise en compte des besoins réels des populations à la base ;
  • Outiller les élus locaux sur les bonnes connaissances des risques et catastrophes liés aux changements climatiques et en déduire des stratégies appropriées d’adaptation et d’atténuation pouvant être intégrées dans le PIA (Plan d’Investissement Annuel);
  • Développer des stratégies de diffusion des mesures d’adaptation et d’atténuation identifiées de manière participative auprès des communautés afin de renforcer les mécanismes communautaires de résilience aux effets des changements climatiques.

Vingt personnes (dix hommes et dix femmes) venant des différents groupements de la commune (Bangam, Bahouan, Bameka et Bamendjou) ont activement participé à cet atelier.

Le choix des participants a été fait en fonction de leur implication et de leurs connaissances de la commune. Ainsi, des conseillers municipaux, des enseignants et des agriculteurs ont été conviés.

Pour ce faire, l’équipe de PADEHCOM a eu recours à l’outil EPRACC (Évaluation Participative des Risques liés au Climat et aux Catastrophes) pour optimiser la qualité des résultats issus des échanges avec les participants ayant pris part à cette activité.

 Phase introductive

La phase introductive a été marquée par des allocutions de circonstance. Au nom du Directeur National du CIPCRE empêché, Monsieur Alphonse AZEBAZE, Coordonnateur de PADEHCOM a saisi l’opportunité de cette rencontre pour exposer les objectifs spécifiques et la pertinence de l’atelier. Madame la Secrétaire générale, représentante personnelle du Maire de la commune de Bamendjou, a félicité le CIPCRE pour l’organisation de l’atelier dans un contexte où les effets des changements climatiques se font de plus en plus ressentir, et a remercié le CIPCRE pour le choix de leur commune, tout en souhaitant vivement que les participant-e-s mettent en application les acquis de la rencontre pour contribuer un tant soit peu à la lutte contre les effets des changements climatiques.

Clarification des concepts clés

Après cette phase, l’équipe d’animation dirigée par le coordonnateur de PADEHCOM est entrée dans le vif du sujet par la définition de quelques concepts opérationnels, à savoir : risques, changement climatique et aléas. Les risques ont été définis comme étant l’exposition d’une cible à un danger, le changement climatique comme étant la modification des conditions du climat sur le long terme, et l’aléa comme un événement imprévisible lié au climat et qui affecte les activités et l’épanouissement humain.

Causes et conséquences

Après cette clarification des concepts clés, les participants, lors d’une séance de brainstorming, ont identifié les causes et les conséquences du changement climatique. Parmi les causes, ils ont relevé la croissance démographique, l’agriculture productiviste, la déforestation et la pollution de l’environnement marquée par l’émission d’une forte concentration des gaz à effet de serre, conduisant au réchauffement climatique.

En guise de conséquences, les participants ont identifié la régression de la couverture végétale, le réchauffement climatique marqué par la sécheresse prolongée, l’apparition de maladies rares, la pénurie hydrique, la dégradation de la fertilité des sols, la disparition de certaines espèces animales jouant un rôle clé dans l’écosystème et la chaîne alimentaire.

Et pour répondre à ces effets des changements climatiques en faveur de leur atténuation, le panel a proposé que des pratiques respectueuses de l’environnement telles que le recyclage des déchets, le reboisement, l’agriculture biologique et l’agroforesterie soient valorisées pour réduire l’empreinte environnementale des activités anthropiques génératrices d’impact environnemental.

Travail en groupes

À la suite de l’exploration des généralités, deux groupes de travail ont été constitués en tenant compte du genre pour saisir les différentes perceptions de chaque groupe. Des exercices pratiques ont été effectués pour identifier les aléas dans la communauté de Bamendjou. Les participants ont élaboré une carte des ressources et des aléas, ainsi qu’un calendrier saisonnier. Trois principaux aléas ont été finalement identifiés : les feux de brousse, la régression du couvert végétal et la sécheresse prolongée.

Les ressources de la commune sont naturelles, physiques, économiques et sociales. Les événements agricoles, culturels et ludiques ont un impact sur l’intensité des aléas. Une matrice de vulnérabilité des ressources face aux divers aléas a été élaborée pour mesurer l’impact de chaque aléa sur les ressources locales. Les participants ont utilisé une échelle de liqueur (0 = pas d’impact, 1 = faible, 2 = moyen, 3 = fort impact négatif).

Les résultats ont montré que chez les hommes, l’aléa ayant le plus d’impact est la régression du couvert végétal, tandis que chez les femmes, l’aléa ayant le plus d’impact est les feux de brousse. Cette nuance s’explique par les différences de perception et d’expérience entre les hommes et les femmes.

Stratégies de réduction et d’atténuation

Les participants ont proposé les stratégies suivantes pour réduire l’impact des aléas : reboisement, agriculture biologique, recyclage des déchets et sensibilisation de la population aux dangers des feux de brousses. Ainsi, la mise en œuvre de ces stratégies permettra de promouvoir des stratégies d’adaptation et de renforcer les mécanismes de résilience aux effets des changements climatiques dans la commune.

 Au sortir de cet atelier, le CIPCRE a remis des certificats aux différents participants tout en les félicitant pour leur contribution notable durant les deux jours de travaux.

 La suite prévoit la finalisation du rapport de l’atelier avec un comité ad hoc qui sera constitué et apportera une contribution à l’élaboration du plan d’action. L’atelier de restitution auprès de l’exécutif communal et autres acteurs clés clôturera le processus.