N’ayant encore enregistré aucun cas de covid-19, le village BAPA a accueilli la campagne de sensibilisation organisée par le CIPCRE des 3, 4, et 5 juin avec joie et engagement.

La sensibilisation s’est faite dans les lieux de rencontre des réunions des hommes et des femmes des 6 quartiers du village. Elle a été accompagnée la diffusion de spots par mégaphone sur le respect des mesures barrières édictées par le gouvernement de la république : distance d’au moins un mètre entre les individus, rassemblement  d’au  plus 50 personnes lors des cérémonies en plein air ou dans des milieux fermés, interdiction de se serrer la main pour se saluer. C’est à partir de ces exemples qu’émus, ils ont pu  comprendre et prendre au sérieux la pandémie. Cette sensibilisation dans les réunions a été aussi une occasion de préparer les parents à attendre les agents de sensibilisation dans leurs maisons avec les membres de leurs familles pour des échanges plus approfondis.

Répartis en 3 groupes de 2 quartiers chacun, l’ensemble du village Bapa a connu une campagne continue qui allait de 6h à 9h et de 15h à 20h heures, tranches horaires  correspondant aux moments où les membres des familles sont en majorité tous présents. Concession après concession, maison après maison, de Djeuwang à Djeukwe, de Lagou à Loug et de Top à Denpa, presque toute la population a été touchée par les valeureux agents de sensibilisation. Le rappel des mesures barrières, la formation sur la mise en place du dispositif simplifié de lave-main et la fabrication locale du gel hydro alcoolique, tels sont les sujets qu’ils avaient dans leurs portefeuilles et qu’ils ont déroulés au profit de 439 familles pour 2372 personnes.

 

Un PR dans une famille

 

Etonnés d’entendre que la maladie avance à grands pas

Vivant dans un environnement où aucun cas de contamination n’a encore été déclaré, la majorité de la population de Bapa a cru à l’idée selon laquelle le mal est sinon inexistant, du moins écarté. C’est pourquoi on a entendu les gens dire : «  La maladie n’existe plus », « On croyait que c’est fini », « C’est la politique, c’est seulement à Yaoundé et Douala ». Avec les statistiques évolutives que donne le gouvernement, les agents de sensibilisation ont montré aux populations que le danger court toujours et qu’avec les mouvements humains entre leur village et le reste du pays, le danger n’est pas encore écarté. La démonstration  que la maladie avance à grands pas est venue les convaincre qu’elles doivent faire des efforts dans  le sens  de l’amélioration de leurs comportements. Et les agents de sensibilisations de rappeler et de mettre en relief le port du masque, le lavage régulier des mains, la toux dans le coude, le respect de la distance et l’évitement des foules et la nécessité de rester à la maison.

 

Mon dispositif de lave main : une garantie de la protection de ma famille

Pour plusieurs familles, avoir un seau devant sa maison est un luxe. Et se laver les mains dans les lieux publics où sont disposés les points d’eau n’est pas une garantie. C’est pour cela que les familles se doivent d’acquérir un dispositif simplifié et peu coûteux pour leur protection. Pendant la campagne, des dispositifs simplifiés de lave-main ont été distribués aux plus nécessiteux afin de contribuer à leurs efforts de lutte.

Installé à l’entrée de la concession, le dispositif interpelle  tout visiteur au lavage des mains et encourage chacun à installer le sien. Constitué principalement d’un bidon de 5l, ce dispositif est assez simple, pratique et hygiénique. Accueillis avec joie et gratitude, ces dispositifs ont donné un nouveau visage et plus de consistance à la campagne de sensibilisation.

 J’en ai fabriqué pour ma grande mère

Vivant avec sa grande mère et son petit-frère, un petit garçon de 6 ans a pris une initiative sans pareille. Après avoir été sensibilisé sur la nécessité d’avoir son dispositif de lave-main pour la protection de sa famille, il a immédiatement décidé de fabriquer le leur. Et en moins de 2h, son petit frère et lui avaient réalisé leur promesse. Dans le même temps, il a aidé son ami et voisin à en fabriquer pour leur famille.

 

Le passage du CIPCRE n’a pas mis fin aux sensibilisations. La sensibilisation a amené tout un chacun à prendre conscience que tant que la pandémie n’est pas encore éradiquée, nous sommes tous appelés à continuer le combat contre cette pandémie planétaire à partir de notre milieu de vie.