La campagne MIRPADH 2021 sur le thème Ensemble pour la cohabitation pacifique entre les agriculteurs et les éleveurs vient de prendre fin. En voici la Déclaration finale qui a été lue et remise au représentant du Gouverneur de la Région de l’Ouest par Zenû Network, une des organisations partenaires du Mouvement Interreligieux pour la Paix et le Développement Holistique (MIRPADH) à l’occasion de la clôture de cette campagne au siège du CIPCRE en date du 22 décembre 2021.

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Mouvement Interreligieux pour la Paix et le Développement Holistique (MIRPADH)

Campagne de plaidoyer 2021 sur le thème

« Ensemble pour la cohabitation pacifique

entre les agriculteurs et les éleveurs »

Du 16 au 22 décembre 2021

 

Déclaration Finale

 

NOUS,

Zenû Network,

Dynamique Mondiale des Jeunes,

Club Media Ouest,

Agir pour la Renaissance,

Réseau Camerounais des organisations des Droits de l’Homme,

LAPDA,

LALIG,

CIPCRE,

Réunis au sein de la Cellule de Stratégie et de Suivi (CRS) mis en place en juillet 2018 par le Cercle international pour la Promotion de la Création (CIPCRE) pour accompagner le Mouvement Interreligieux pour la Paix et le Développent Holistique (MIRPADH),

Avons, du 16 au 22 décembre 2021, organisé la Campagne MIRPADH 2021 sur le thème : Ensemble pour la cohabitation pacifique entre les agriculteurs et les éleveurs dans la région de l’Ouest en général et   particulièrement à Bafoussam pour la Conférence de presse de lancement et dans les localités de Koutaba dans le Noun, Babadjou dans les Bamboutos et Bafoussam dans la Mifi pour les ateliers décentralisés de réflexion sur les conflits agropastoraux.

A Bafoussam lors du lancement de la Campagne, les hommes et femmes des médias ont :

  • Compris l’importance et les enjeux de la cohabitation entre les agriculteurs et les éleveurs pour la consolidation de la paix au Cameroun ;
  • Renforcé mutuellement leurs connaissances sur les causes et les conséquences des conflits agropastoraux au Cameroun ;
  • Exploré des pistes de solutions pour la promotion de la cohabitation pacifique entre les agriculteurs et les éleveurs ;
  • Et adopté des plans médias concrets orientés vers la sensibilisation et la formation de leurs lecteurs, auditeurs et téléspectateurs sur les conflits agropastoraux.

A chaque atelier décentralisé de réflexion sur les conflits agropastoraux sur le terrain,

  • Les agriculteurs, les éleveurs et les principales autorités locales, administratives, communales, religieuses et traditionnelles, ont ensemble analysé les causes et les conséquences des conflits agropastoraux ;
  • Ils ont en outre développé des mécanismes de prévention et de gestion endogènes de ces conflits et mis en place des plans d’action pour l’enracinement de ces mécanismes sur le terrain ;
  • Ils se sont enfin engagés à soutenir les actions de promotion de la cohabitation pacifique entre les agriculteurs et les éleveurs dans leurs localités respectives.

Les activités mises en œuvre au cours de la Campagne ont été d’autant plus pertinentes qu’elles interviennent au moment où des conflits de même nature mettent à mal le vivre-ensemble dans notre pays, notamment dans l’Extrême-Nord où ils sont récurrents et opposent  très souvent les pêcheurs Mousgoum aux éleveurs Arabes Choas, mais aussi aux agriculteurs Massa. Dans la région de l’Ouest, des poches de conflits agropastoraux sont actives dans le Ndé, le Noun, les Bamboutos, la Menoua et le Koung-Khi.

Si nos partenaires sur le terrain sont déterminés à lutter contre les conflits agropastoraux, il reste qu’ils ne disposent pas toujours de coudées franches pour obtenir des résultats  productifs et durables. Aussi nous tournons-nous vers :

  • la plus haute autorité de la Région de l’Ouest pour la prier de mobiliser les services techniques relevant de sa compétence pour qu’ils interviennent davantage, chacun en ce qui le concerne, dans la prévention et la gestion des conflits agropastoraux ;
  • les responsables des différentes confessions religieuses catholique, protestante, islamique et des religions traditionnelles pour qu’ils fassent entendre leurs voix dans la résolution pacifique de ces conflits ;
  • les autorités communales et les chefs traditionnels pour qu’ils agissent au mieux des intérêts des agriculteurs et des éleveurs quand vient à survenir un conflit agropastoral dans leurs localités respectives.

En observant avec la plus grande consternation la récurrence des conflits agropastoraux à l’Extrême-Nord de notre pays, nous émettons le vœu ardent qu’avec la participation de tous les acteurs, il y soit fin, non pas en en combattant les conséquences mais en en identifiant les causes profondes pour une thérapie durable.

Nous en appelons aux autorités préfectorales afin :

  • que les dérives qui affectent certaines procédures de gestion des conflits agropastoraux soient combattues ;
  • qu’il soit créé dans les zones conflictogènes des comités mixtes de vigilance (agriculteurs et éleveurs) chargés, entre autres, de gérer les signes avant-coureurs des conflits agropastoraux ;
  • qu’elles appuient les initiatives de gestion alternative des conflits agropastoraux mises en place par la société civile.

Notre pays qui fait déjà face à de multiples crises, ne saurait s’embourber dans des conflits  agropastoraux sans fin, au risque de voir sa cohésion  s’envoler en fumée et son rêve de paix sociale gravement compromis.

                                                       Fait à Bafoussam, le 21 décembre 2021

                                                       Pour la CRS,

                                                                 Rév. Dr Jean-Blaise Kenmogne

                                                                 Directeur Général du CIPCRE