C’était le dimanche 07 mars 2021. L’imprudence d’une famille riveraine, qui préparait les champs pour les semailles, a eu raison de deux bâtiments du CIPCRE à son siège à Bafoussam. Tout a été consumé dans les flammes en quelques minutes.
Tout est parti d’un feu de brousse allumé par une famille dans un champ riverain du siège du CIPCRE. Il était environ de 11 h 30. Les braises, transportées par le vent, sont allées embraser les toits de la Cantine et du Centre de Communication pour le Développement, situés à près de 80 mètres du foyer du feu de brousse. Il faut dire que, pour des raisons d’esthétique et culturelles, les toits de ces deux bâtiments étaient recouverts de chaume. Sous l’effet conjugué du vent et de la chaleur, le premier étage du Centre de Communication pour le Développement et le bâtiment de la cantine ont été littéralement consumés par les flammes.
Dégâts
Les sapeurs-pompiers appelés au secours n’ont pas tardé à venir. Ils ont tôt fait de circonscrire le feu et de le maitriser, l’empêchant de s’étendre aux autres bâtiments du siège, même si ces bâtiments ont eu quelques impacts. Les dégâts sont énormes : des ordinateurs et le matériel de sonorisation calcinés, des meubles consumés, le système de connexion Internet détruit, les portes et les fenêtres soufflées par les flammes, les installations de douche entièrement détruites et par-dessus tout, une bonne partie de la mémoire du CIPCRE, vieille de 30 ans, a été réduite en cendres.
Dans une entreprise de transport de carburant qui jouxte notre siège, les chauffeurs, alertés, ont vite fait de dégager leurs camions citernes remplis de carburant, une vingtaine, et de les mettre en sécurité, loin du théâtre du feu et de la fumée. Cette réaction immédiate a permis de sauver le quartier d’un drame innommable, l’explosion des camions avec des conséquences incalculables.
Il faut dire que les bâtiments détruits étaient non seulement des joyaux architecturaux d’une ONG nationale qui a réussi à intégrer sa vision écologique et culturelle dans l’architecture de son siège, mais qu’ils étaient le témoignage vivant d’un partenariat exemplaire entre le CIPCRE et ses partenaires du Nord, et particulièrement Pain pour le Monde (PPLM) qui, entièrement, en a financé les constructions.
Ironie interpellatrice
Et pourquoi ne pas rappeler que l’ironie dans cette histoire, c’est que le CIPCRE, qui lutte contre les feux de brousse et qui veille régulièrement à ce que les voisins ne les utilisent pas pour défricher leurs champs, a été victime de cette calamité d’ailleurs interdite par la loi. La famille incriminée a profité d’une journée de dimanche, jour non ouvrable, pour commettre son forfait. Ce drame, pourrait-on dire, sonne pour nous comme une interpellation forte à redoubler nos efforts pour que la lutte que nous ne cessons de mener dans nos différentes zones d’intervention porte les fruits escomptés. Le chemin est encore long mais nous avons la foi qu’ensemble nous viendrons à bout des difficultés qui s’y hérissent.
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