Les OSC de la région de l’Ouest œuvrant pour les enfants réfléchissent sur le cadre de lutte contre les violences sexuelles et discriminations sexistes dont sont victimes les enfants.

 

Un atelier régional de réflexion avec les OSC sur le cadre juridique de lutte contre les violences sexuelles et les discriminations sexistes faites aux enfants s’est tenu à Bafoussam, au siège du Cercle International pour la Promotion de la Création (CIPCRE) à Bafoussam, le 6 décembre 2016 avec 23 activistes provenant de 22 organisations locales œuvrant pour l’enfant. Durant toute la journée, les participant (e)s ont amélioré leurs connaissances de la situation des droits des enfants, notamment les violences sexuelles et les discriminations sexistes. Ils ont en outre acquis des informations sur le cadre juridique qui entoure ces droits, développé des stratégies concrètes visant à inciter les prises de décisions par les décideurs politiques et administratifs concernant l’amélioration du cadre juridique  et, pour conclure, partagé leurs expériences autour des techniques de base de plaidoyer et lobbying.

Rôle des OSC

Dès leur installation, les travaux ont débuté par le mot de bienvenue du CIPCRE avec un accent particulier sur le contexte et la justification d’un tel atelier au lendemain de la promulgation de la nouvelle loi pénale camerounaise en relation avec les droits des enfants. La présentation individuelle, les modalités pratiques et le recadrage du temps ont complété cette phase pour faire place à la phase technique. Durant la phase technique, plusieurs techniques ont été mises en exergue pour faire ressortir les différentes contributions des uns et des autres. Ainsi l’analyse de la problématique du droit des enfants, faite en travaux de groupe, a laissé apparaitre les différentes atteintes aux droits des enfants ainsi que les facteurs généraux et spécifiques aux violences sexuelles et discriminations sexistes. De même, l’impact des violences sexuelles et discriminations sexistes sur les enfants ont permis d’apprécier les limites à l’application du cadre juridique de protection des enfants. L’approche conceptuelle du droit des enfants et du cadre juridique, quant à elle, s’est faite sous forme d’exposé sur PowerPoint suivi de débats. La facilitatrice a mis en exergue la définition des droits, les principes généraux, les conditions essentielles pour la réalisation des droits, le cadre juridique national et international. Concernant le cadre national et davantage le Code pénal, les innovations en termes de nouvelles infractions, d’infractions actualisées et les lacunes ont été présentées. Le rôle que pourraient jouer les OSC s’inscrit non seulement dans ce champ de vulgarisation et d’éducation des populations mais aussi dans le chantier d’amélioration de cette loi pénale pour corriger les lacunes mentionnées. Les stratégies pour amener les décideurs politiques et administratifs à renforcer le cadre légal de protection des enfants tant pour le contenu que pour son application ont été pensées en groupe et la restitution desdits travaux a permis de voir les techniques de base pour le plaidoyer et le lobbying. Au terme des échanges, les organisateurs ont résolu de transmettre par mail tous les supports techniques de l’atelier pour une meilleure appropriation par les OSC et davantage pour faciliter leurs actions auprès des réseaux.

Mémorandum

Avant de clôturer les travaux, les OSC de cet atelier de réflexion ont adopté un mémorandum rédigé par le comité désigné séance tenante. Ainsi ces OSC s’engagent à défendre partout où besoin est, l’intérêt supérieur de l’enfant ; à œuvrer pour la création d’une plateforme régionale pour des actions de plaidoyer et lobbying auprès des décideurs administratifs et politiques en vue de l’amélioration du cadre juridique de protection des droits de l’enfant.

Depuis son retour au premier plan en faveur de la loi N°90/53 du 19 décembre 1990 sur les libertés publiques, la société civile est présente dans l’espace public au Cameroun, à travers notamment les organisations de la société civile (OSC), qui mènent des actions de toutes sortes en vue de l’avènement d’un véritable changement social. C’est dans la pleine connaissance de cette capacité des OSC à insuffler des changements de politiques que le CIPCRE a souhaité les impliquer dans la dynamique de plaidoyer pour l’amélioration du cadre juridique de lutte contre les violences sexuelles et les discriminations sexistes faites aux enfants.